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Le service militaire remplacera-t-il les colos ?

Les colos aussi créent du lien et du brassage social

Les colos aussi créent du lien et du brassage social

La campagne présidentielle charrie son lot de mesure plus ou moins contestables, et parfois franchement éloignées des valeurs que nous défendons. Mais il en est une qui doit nous interroger plus que les autres à l’heure où elle semble partagée par plusieurs candidats favoris.


Publié le 23/03/2017
Actualisé le 23/03/2017
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Supprimé il y a une quinzaine d’année, le service militaire obligatoire semble être pour certain LA solution aux problématiques sociétales rencontrées par notre pays. Réintroduit sous une forme plus ou moins light selon le parti à l’origine de cette mesure, la liste de ses vertus semble être sans limite : renforcement du sentiment d’appartenance à la nation, développement de la solidarité, assimilation des minorités, communion de la jeunesse toute entière placée sous les drapeaux…

La population plutôt favorable au retour du service militaire

Les résultats d’un sondage réalisé récemment atteste d’ailleurs, aussi surprenant que cela puisse paraitre, que près de 80% de la population est favorable au retour de la conscription (à noter tout de même que l’intérêt des personnes interrogées augmente en même temps que leur âge). Là encore, le service national est vu comme un outil d’intégration puissant, permettant le brassage de différents milieux sociaux tout en assurant la transmission des valeurs républicaines.

Ces quelques lignes doivent pourtant nous faire sursauter. N’est-ce pas là la raison d’être des séjours de vacances ? Les colos pour ados ne sont-elles pas un formidable lieu de brassage et d’intégration ? Surtout lorsque l’on voit que ce nouveau service militaire sera organisé principalement l’été en s’appuyant sur les infrastructures disponibles, à savoir les internats scolaires en plus des traditionnelles casernes ?

Un constat d'échec pour les défenseurs des colos

Alors qu’avons-nous raté ? Pourquoi ces candidats mettent en avant le service militaire et non les colonies de vacances ? Et pourquoi le public répond favorablement à cette idée ? Comment se résigner à ce que la perspective d’une vie collective basée sur le respect de l’ordre prime sur celle organisée pour l’émancipation de chacun ? A quel moment l’image des colos c’est à ce point écorné ?

S’il est difficile de répondre à cette question, il est en revanche facile de constater qu’aujourd’hui, elles ne jouent plus leur rôle de brassage et de rencontre à force de diminution des effectifs accueillis et phénomènes de ségrégation bien connus. Mais tout de même… Préférer un modèle militaire à celui de l’éduction populaire peut se comprendre pour une élite désireuse de contrôler (ou d’imaginer le faire) la jeunesse. Mais que personne ne s’élève contre l’apprentissage du vivre ensemble une arme à la main, cela signe l’échec collectif de toutes les tentatives de promotion des colos.

On nous dit que le service militaire est estimé à quelques milliards d’euros par an pour environ 700.000 jeunes. Soit le double ou le triple de ce qui permettrait de faire partir la même tranche d’âge en colo pendant trois semaines.

Mais cela nécessite d’accepter de faire de chaque jeune un véritable citoyen, apte à penser et à décider par lui-même. Cela nécessite d’imaginer une éducation démocratique décentralisée, non contrôlée et sans arrière-pensée. Cela demande tout simplement de construire collectivement les conditions du vivre ensemble de demain et non de les imposer par l’armée.

 A nous, militant des colos, de la rappeler haut et fort.



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