Colonies de vacances pour enfants et adolescents
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Des directeurs de colos de 18 ans : un danger pour nos enfants ?

BAFD à 18 ans

L'annonce d'un BAFD accessible dès 18 ans pose de nombreuses questions.

Pour pallier les difficultés de recrutement des directeurs dans les ACM, le diplôme de directeur pourrait être accessible dès 18 ans au lieu de 21 ans actuellement. Cette évolution pose plusieurs questions.


Publié le 06/12/2018
Actualisé le 13/12/2018
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La Direction de la Jeunesse, de l’Education Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) s'apprête à avancer à 18 ans l’âge minimum d’accès au diplôme du BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur), contre 21 ans actuellement. L'annonce en a été faite le 23 novembre dernier, lors d'un colloque organisé à Paris par l'Union Nationale des Associations de Tourisme (UNAT).

La DJEPVA appuie sa décision en soulignant que, au-delà de 24 ans, de moins en moins de jeunes sont impliqués dans l’animation volontaire et occasionnelle : fin de leurs études, entrée dans la vie active, moins de disponibilités, parcours professionnel dans un autre domaine, besoin de ressources... La durée de l'implication des animateurs et directeurs est donc courte et certains organismes font de plus en plus valoir leurs difficultés à recruter des équipes de direction sur des périodes courtes, en CEE (contrat d’engagement éducatif).

Qu’en est-il du besoin d’expérience ?

C’est en 1973 que le BAFA (Brevet d’Aptitude au Fonctions d’Animateur) et le BAFD ont vu le jour pour remplacer les stages de moniteurs de colonies de vacances. L’âge minimum était alors de 17 ans pour le diplôme d’animateur qui permettait aux jeunes étudiants d’encadrer des séjours ; et de 21 ans pour le BAFD, âge de la majorité à l’époque. Cet écart de 4 ans entre les deux brevets se justifiait par une évidence : la fonction de direction d'un accueil de loisirs ou d'une colo nécessite une pratique régulière de l'animation. Ainsi, une personne intéressée par la direction a la possibilité de confronter ses valeurs en matière d'éducation à la réalité en multipliant les expériences, de pouvoir acquérir des compétences sur le terrain et de situer son engagement dans le contexte social, culturel et éducatif. Ce cheminement apparaît beaucoup plus court avec un BAFD accessible dès 18 ans.

En tant qu’organisateur de colonies de vacances en gestion libre (campings ou centres en dur), nous exigeons une certaine connaissance des colos dans les profils de nos directeurs. Un jeune sortant du BAFA peut-il entrer en formation pour acquérir des compétences lourdes telles que la gestion d’un budget, d’une équipe, de l’économat, des pièces administratives d’un séjour ? Il sera difficile de mettre en oeuvre un accueil qui permet d'assurer la sécurité d'un groupe de mineurs  avec seulement quelques semaines d'expérience. Les échanges que nous organisons avec nos équipes de direction de séjours au sein de notre association nous montrent que même avec de l’expérience, de nombreuses questions se font sentir avant de prendre les rênes d’une colo.

L'abus du BAFD par les collectivités

Temps de travail, formation des équipes de directions

Temps de travail, formation des équipes de directions

Depuis la réforme des rythmes scolaire de 2013, on assiste à une forte hausse du nombre de communes disposant d’un accueil de loisirs ou d'un accueil de jeunes qui entraine, de surcroît, une hausse du nombre de BAFA et de BAFD délivrés. Les collectivités doivent alors répondre à la hausse des demandes de fréquentation de leurs ACM et former leurs équipes. Le BAFD est donc souvent choisi comme la solution de facilité : les heures de formation étant moins importantes et le prix plus abordable qu’une formation professionnelle comme le BPJEPS ou le DJEPS. On se retrouve donc aujourd’hui avec des accueils périscolaires dirigés à l’année par des personnels de direction disposant d’un diplôme non professionnel destiné à l’encadrement d’ACM de façon occasionnelle.

Quelles sont alors les véritables raisons de cette future réforme ? Les organismes de formation et les organisateurs d'ACM vont-ils devoir mettre en place de nouvelles mesures pour assurer le suivi de ces jeunes apprentis directeurs ? Quels que soient les changements appliqués, l'expérience et la connaissance du monde des colos restera un critère majeur dans le recrutement de nos équipes de direction. 



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